Les nouvelles de l'atelier de peinture :

compte rendu de l’exposition Givry 2024

commentaire sur l'exposition Givry 2024

ICI et AILLEURS

Exposition de peintures et dessins de Françoise Bancon au sein de l’exposition « Quatre regards » à Givry du 2 au 14 juillet 2024

( article de Madame Anne-Marie  Audubert)

 

Le dispositif d’installation de cette exposition de quatre collections d’artistes dans l’architecture en rotonde de ce Bâtiment des Monuments Historiques autorise une déambulation très libre permettant à la fois d’individualiser et d’harmoniser les quatre présentations. Le texte qui suit concerne essentiellement l’oeuvre de Françoise Bancon.

 

L’EXPOSITION

Une vingtaine d’oeuvres se côtoient sans qu’aucune ne soit reliée aux autres, ni par l’identité, ni par le style, ni par le geste ou la composition. Chacune garde sa spécificité infranchissable tout en faisant partie de ce grand tout de la collection. S’ajoute à ces oeuvres une série de 50 dessins présentés dans un grand carton à dessins pour que le visiteur puisse les découvrir, les tenant en mains, à des distances utiles pour aussi les comparer, y découvrir un ordre personnel ou en devenir l’acheteur émerveillé.

 

UN POINT CENTRAL : « FIGURE ENIGMATIQUE »

Il s’agit d’une toile de 70cm x 50cm, réalisée à la peinture acrylique et marouflée sur bois. Est figuré en plan taille, vu de trois-quarts dos vers la gauche, un jeune personnage, un peu androgyne et sans âge défini, le visage tourné vers la droite, également de trois-quarts.

Son regard ouvert sans but repérable évoque la mélancolie de la perte de quelque chose, une profonde intensité intérieure sans objet identifiable. Les couleurs sont suaves, entre toutes les nuances du bleu et celles plus chaudes, ocrées, d’un visage buriné et d’une chevelure bouclée. Le fond apparemment abstrait reprend ces deux variations chromatiques avec des touches larges en valeurs plus claires. Semblent toutefois se détacher (je dirais délinéer) trois silhouettes plates, ombres très légères, aux larges épaules. (…)

 

EN CONTREPOINT, « LES NENUPHARS »

En contrepoint de cette présence forte, verticale, le tableau « Les Nénuphars » fait face, peinture acrylique sur toile de lin montée sur chassis de 65cm x 50cm. Avec lui, c’est la Nature gorgée de lumière, le végétal d’un plan d’eau dans sa mouvance, sa fragilité et ses reflets. Pourtant la profondeur est là aussi, presque plus présente que la superficie. L’artiste amène notre regard à plonger avant de nous guider vers la lumière dans un chemin où voyage l’imaginaire.

Tout le sens de cette exposition où s’associent force et sensualité, vitalité et douceur, masculin et féminin, s’exprime dans ce face à face, décliné dans le tracé des figures aussi bien que dans le choix des couleurs.

 

DES CHOREGRAPHIES LIBRES

L’ensemble est une belle démonstration de liberté dans l’art de proposer des figures humaines fugitives pour beaucoup se défiant du cadre. Leurs formes dessinées et peintes appartiennent essentiellement au geste qui les a fait naître, surgissant de ce fond blanc pour les fixer un instant seulement sur notre rétine. Leur légèreté est telle qu’elles semblent traverser le support, car le tracé graphique en couleurs est tissé avec le fond dans un espace abstrait sans matière et sans repère dimensionnel.

Figures saisies dans le mouvement, issues d’une profondeur qui n’est que lumière blanche venant se diffracter sur les contours colorés, confortés parfois par quelques touches de couleurs complémentaires pour les en détacher. Leurs regards nous échappent. Vers quels horizons s’orientent-ils? Où cette rêverie nous amène-t-elle? Ce lien nous est seulement suggéré sans narration.

La liberté rencontrée est la même dans les cinquante dessins, esquisses, compositions dynamiques à deux et trois personnages présentés dans le grand carton ouvert. On peut les regrouper à loisir, les isoler, les regarder de tout près, savourant la richesse des couleurs et la complexité des techniques. Ce sont des chorégraphies libres en noir et blanc et en couleurs.

Il s’agit de poésie pure propre à rejoindre la musique!

 

FRANCOISE BANCON ET LE GESTE

Le geste initial inscrit la ligne sur le support blanc. La figure naît et demeure, semblant tracer la forme et confirmer la présence d’un être évoqué. S’agirait-il d’une illusion ?

La densité du volume suggéré disparaît à l’observation prolongée. Il n’existe plus que la ligne libre, heureuse, tournoyante, exploratrice, jouant avec la surface qui est sa seule réalité tangible, sans avant, sans arrière, dans l’espace indéterminé de la perception en action, sans histoire, sans futur induit. Là, tout simplement dans l’instant de l’émotion et de la création. Là où la mémoire immédiate se condense.

Le geste qui engendre ne reviendra jamais sur lui-même et n’enfermera jamais la figure qui s’émancipe.

 

L’ ESTHETIQUE DE FRANCOISE BANCON

Définir la démarche absolument originale de Françoise Bancon amène à échapper à toute classification. Elle est une artiste effervescente, aux subtilités infinies et dont la modestie est déraisonnable.. Toujours en quête d’une reprise, d’une remise en question de chacun des aspects de la création. Elle fuit la pesanteur de la matière pour n’exprimer que la spiritualité de l’être. Ses oeuvres nous transmettent cette intériorité subtile et puissante parce qu’elle est elle-même en re-création permanente.

C’est bien la ligne qui définit son esthétique et domine en dialogue écrit, cette ligne « interminale » (j’ose le mot qui n’existe pas encore) qui délie et relie. Les lavis qui la confortent cèdent une part de matérialité. La lumière de ses compositions ne vient pas d’un éclairage extérieur. Elle surgit des figures, portée essentiellement par la couleur en lavis tissée avec les lignes.

D’où viennent ces personnages saisis dans l’instant d’une pose méditative qui manifeste une grande présence intérieure ? Le dialogue est imaginaire et se prolonge chez le visiteur. Au delà de la mélancolie, l’expression d’un désir se décline à travers le geste qui libère la ligne. Ces figures tout en étant humaines s’émancipent de la réalité et confinent à l’abstraction.

Cette exposition vous plonge dans un état de rêverie et de méditation au-delà des limites du monde réel. Tout est doucement tempéré au filtre de la pensée qui distance la réalité observable.

UN CHARME INCONTESTABLE ET UN GRAND TALENT

 

Anne-Marie AUDUBERT

Givry, le 12 juillet 2024

 

P.S. : les oeuvres de Françoise Bancon sont signées Masouz 

Parution livre « Un rien d’enfance »

Parution livre « Un rien d’enfance »

L’enfance n’est pas une question d’âge. Elle est là, tapie en chacun de nous, comme une étincelle prête à jaillir.

Au fil des poèmes et des peintures, l’imaginaire joue avec la vie de tous les jours. D’impressions en émotions, d’observations en questions, le spectacle du quotidien se déguise et danse sur la musique des mots et des couleurs.


Format A5, 28 pages,  10 euros + frais de port.

Se procurer le livre : contact@jepeinsjevis.fr ou tel 06 86 91 08 73

Exposition 2024

Exposition 2024

Notre monde selon quatre regards.

Exposition du 2 au 14 juillet 2024

Venez découvrir mon récent travail artistique, exposé en compagnie de 3 autres peintres.

La Halle ronde, Givry, 71640

Poétique de la peinture mai 2023

Poétique de la peinture mai 2023

 

Voir, observer, regarder, admirer… peindre.

 

On parle souvent en peinture de cadrage, de sujet, propos qui répondent à la question : « qu’est ce que je regarde? » mais qu’en est il de : « comment je regarde? »

« Voir et voir sont deux choses différentes » Proverbe japonais.

Dans son livre : « Et la lumière fût » J. Lusseyran parle de la passivité de la vue et du voir : « nos yeux courent à la surface des choses (..) ils se contentent des apparences et avec eux le monde glisse et brille. »

A côté de ce simple déploiement du sens de la vision, J.C. Bailly (L’atelier infini, 3000 ans de peinture) trouve dans l’étymologie du mot regard une « volonté de voir » adoucie d’un sentiment enveloppant de protection et d’égard. Etymologiquement, regarder vient du francique wardôn – veiller, être sur ses gardes – qui a donné la dérivation germanique warten – attendre – et anglaise ward- protéger – enfin française : égard. Regarder, dit il,  « c’est franchir un seuil dans le régime du voir et cela vient comme un allumage » .

Dans sa lettre à Cézanne, C. Juliet (Cézanne, un grand vivant) franchit un degré supplémentaire dans l’investissement du peintre face au visible : « il vous fallait traverser les apparences, vous immiscer dans les choses, vous fondre en elles » .

Entre ces jalons se décline une infinité de manières de poser son regard sur le monde, issues d’une infinité d’attitudes intérieures. Chaque attitude infléchit le pinceau du peintre de façon différente : c’est toute la richesse de la peinture. C’est aussi le choix et la liberté du peintre.

Regarder est un geste, une question sans réponse posée à ce qui se donne à notre vue.

Atelier Juin 2023

Atelier Juin 2023

Atelier samedi 17 juin 2023

Renouveler son regard

Une journée pour voyager parmi les formes, les couleurs et les matières.

Groupe de 6 personnes maximum.

Horaires : 9h30 à 17h

Parution livre « Tissage et métissage »

Parution livre « Tissage et métissage »

Au travers de dessins préparatoires et de textes, l’auteure partage avec nous le parcours d’élaboration de ses peintures. Elle nous montre par quelles attitudes et transformations intérieures elle tisse ses liens avec le monde pour mieux le connaître.

 


 

Format 21X19cm, 70 pages, relié, 23 euros + frais de port

Se procurer le livre : contact@jepeinsjevis.fr ou tel 06 86 91 08 73

Peins ta vision du monde

Peindre est une manière d’être, une façon d’habiter le monde avec poésie.